Avant les grandes vacances
Je rêve de quelqu'un qui pourrait prendre en charge toute la comm, me délester de ce côté de mon travail qui ne me réjouit pas plus que ça. Relancer, demander, envoyer des mails, diffuser des flyers...
Comment être au plus juste avec ma conscience et mes croyances comme laisser émerger le processus de chacun, et en même temps organiser, gérer, projeter, avoir un objectif?
Je suis prise dans un paradoxe entre laisser le temps prendre sa place, et aussi une urgence liée à des contingences matérielles comme : il faut bien vivre, gagner sa croute!
Je viens de co-animer un stage de formation sur le groupe de parole ou plutôt comment "animer" un groupe de parole, avec le centre de ressource sur la non-violence de Colomiers (CRNV), à côté de Toulouse.
Je commencerai par dire, avec le recul de ces deux jours, comment enseigner, transmettre un savoir de manière non violente?
La non-violence n'est-ce pas de ne pas imposer à l'autre son point de vue? Avoir confiance en la personne et en ses capacités? Ne pas imposer son savoir, ses connaissances, ne pas être quelqu'un qui sait et se situe de manière supérieure mais égale à l'autre?
Comment transmettre un savoir?
Je suis convaincue que l'expérience personnelle prime sur la méthode traditionnelle d'apprentissage.
Pourtant je me suis confrontée à ce week-end à des stagiaires en demande d'un cadre bien précis, d'objectifs guidés par les formateurs.
Comment je peux me permettre d'avoir des objectifs pour l'autre? Comment puis-je m'immiscer dans son fonctionnement et de quel droit savoir et reconnaître mieux que cette personne ce qui est bon pour elle?
Qui me donne cette toute puissance sur l'autre?
Comment former en un week-end en sachant que ce sera une initiation.
Comment mettre en parallèle un besoin d'objectif, une efficacité, un rendement commercial et professionnel face à une demande de développement personnel?
La difficulté est liée au temps.
Un temps trop court, une société qui souhaite des réponses avant de trouver les questions adaptées.
Je me rappelle du livre d'Yves Michau "Enseigner l'art" et des débats presque permanents dans les écoles d'art à ce sujet.
Je retrouve ces questionnements aujourd'hui, et je me sens sans compromissions.
L'argent me semble aussi déséquilibrer les problématiques dans ce domaine.
J'ai payé un stage, alors je veux un résultat, je veux que ça se passe comme ci et comme ça.
L'objectif est clair car nous sommes des professionnels et tout est clair ou doit être clair pour nous.
Le résultat doit se voir, être quantité palpable, comme je peux tenir un billet dans ma main, je peux tenir mon développement personnel sur une feuille A4.
Est-ce que la nature humaine est si transparente qu'on le souhaiterait?
N'y-a-t-il pas besoin d'un temps de maturation, de digestion pour comprendre, assimiler?
Je me demande où est passée notre humanité, et qu'est-ce que l'humanité?
A trop être derrière nos ordinateurs, est-ce qu'on aurait tendance à croire que nous sommes comme eux?
Efficacité, compréhension, rendement.
Où sont nos doutes? N'est-ce pas normal de douter, de se tromper?
Comment avancer avec nos certitudes?
Pour ma part, j'ai besoin d'hésiter, de chercher, de regarder à droite, à gauche, en haut, de côté.
Je découvre de nouveaux horizons lorsque je suis en éveil, lorsque je n'ai pas d'objectifs ou d'idées préconçues sur l'aboutissement de mes recherches.
Je comprends les difficultés et les hésitations face à la nouveauté. Je comprends les peurs de l'inconnu.
J'aimerais plus de solidarités et d'entraides.
J'ai lu récemment un article dans télérama à propos de l'empathie.
L'auteur nous annonce que l'empathie est le moyen de "sauver" le monde.
J'ai de nouveau un espoir, je me sens moins seule dans ma lutte contre l'indifférence.
Oui, je lutte tel Don Quichottte, ou plutôt je donne, même sans recevoir.